auteur(e)Labarthe, André S.résultat(s) x 8fermer
André S. Labarthe,
né le 18 décembre 1931 à Oloron-Sainte-Marie
(France), est un critique, producteur, réalisateur et scénariste français.
André S. Labarthe commence sa
carrière de critique cinématographique dans les années 1950. Il rencontre André
Bazin qui le sollicite pour rejoindre la rédaction des Cahiers du cinéma
en 1956. Il découvre le cinéma sans avoir la passion débordante pour le septième
art de Jacques Rivette ou François Truffaut qui font déjà partie de la revue.
Son regard critique va seul décider André Bazin à l’intégrer à l’équipe.
Membre discret et secret de
la Nouvelle Vague, en marge de la marge, Labarthe est un esprit solitaire en
perpétuelle ouverture sur le monde, associant librement le cinéma à la
psychanalyse, au surréalisme, à la danse, à la littérature, à l’érotisme.
Sa propre vision va
effectivement pour beaucoup contribuer aux positionnements critiques des Cahiers.
À l’instar de ses collaborateurs, André S. Labarthe partage la même admiration
pour certains réalisateurs tels que Jean Renoir, Howard Hawks ou John Ford. Il
demeure aussi très attentif au cinéma émergent et participe à la promotion de
la Nouvelle Vague et des nouveaux réalisateurs américains indépendants (John
Cassavetes, Shirley Clarke). Ses dispositions à cet égard l’amèneront aussi à
défendre le jeune cinéma italien, parfois contre l’avis de certains de ses
confrères.
En 1964, il entame la
collection « Cinéastes de notre temps » qu’il coproduit avec Janine
Bazin et dont il réalisera lui-même plusieurs épisodes.
Cette collection qui s’étend sur plus de quarante ans se compose de portraits
de 52 minutes de cinéastes réputés. Le premier
épisode, diffusé sur l’ORTF en 1964, est réalisé par Robert Valley et est
consacré à Luis Buñuel auquel André S. Labarthe est très
attaché et qu’il a beaucoup contribué à faire reconnaître au sein de la
critique. La collection propage au travers de la télévision, la vision critique
des Cahiers et ancre davantage sa lecture de l’histoire
cinématographique.
La démarche documentaire de
Labarthe est antispectaculaire. Elle ne cherche pas le scoop, la
réalisation est épurée et le commentaire succinct voire absent. Les
documentaires de la collection Cinéastes de notre temps tente de
retranscrire l’univers du réalisateur et fait oublier la présence de
l’interviewer. En 1972, la collection s’interrompt. Elle reprendra sur La Sept-ARTE
en 1988 sous le titre Cinéma, de notre temps dont les
différents épisodes seront produits par la société de production audiovisuelle
AMIP Xavier Carniaux. Ce changement de titre est lié à la volonté de l’auteur
de constater cette rupture dans la continuité de la collection et la naissance
d’une nouvelle époque, plusieurs réalisateurs filmés, alors contemporains,
étant décédés entre temps.
Durant cette pause dans la
série, André S. Labarthe ne reste pas inactif. Il collabore aux émissions Cinéma,
Cinémas et Égale cinéma, pour lesquelles il réalise différents
sujets sur ses cinéastes favoris. Il réalise aussi plusieurs documentaire sur
la danse, notamment sur le chorégraphe William Forsythe, William Forsythe au
travail, ainsi que Carolyn Carlson, Patrick Dupont, Ushio Amagatsu, qui
emploie les mêmes principes de réalisation que Cinéastes de notre temps.
En 2003, le festival
International du film Entrevues à Belfort lui consacre une rétrospective.
André S. Labarthe demeure
avant tout un critique cinématographique. Qu’il s’emploie à exercer son métier dans
ses articles ou derrière une caméra, c’est toujours dans un esprit d’analyse,
de mise en perspective.
MadagascarAndré S. Labarthe, Emmanuel Abela
WayfaringPatrick Messina, André S. Labarthe
Happy endAndré S. Labarthe